
Boccace De mulieribus claris Traduction Laurent de Premierfait Illustrations Robinet Testard FrançaisFrançais 599, fol. 53v, Eirènè peignant
Leontion BNF
Il s’agit des cinquante-septième et cinquante-huitièmes portrait de la galerie des cent-six Cleres et nobles femmes de Boccace, qui abordent ici une seconde femme peintre, très brièvement évoquée par Pline l’Ancien[i] et celui de Leontion, une très belle courtisane athénienne, philosophe épicurienne.
Eirené, une femme peintre
« Des femmes aussi ont peint : Irène, fille et élève du peintre Cratinus« .
D’après le Dictionnaire historique des peintres de toutes les écoles[ii] , ce serait une « Femme peintre (athénienne ?), de la seconde moitié du 4e s. av. JC. (?), antérieure en tout cas à la seconde moitié du 3e s. av. JC puisqu’elle est mentionnée par Didyme (T. 2), fille et disciple du (peintre ?) Cratinos, célèbre pour avoir peint des portraits et des œuvres réalistes. Son portrait de Jeune fille conservé à Éleusis pourrait être un tableau représentant Proserpine« .
Leontion: une courtisane philosophe Epicurienne
Le site chaerephon.e[ii] , propose une brève biographie: « Philosophe épicurienne d’Athènes, vers 300–250 av. JC, dont la tradition a bien évidemment fait une hétaïre. La tradition lui prête plusieurs amants, dont Métrodore, le disciple d’Épicure, Hermésianax de Colophon ; elle aurait eu une fille, Danaé, hétaïre de renom elle aussi. Elle fut l’élève d’Épicure, et probablement son amie, voire sa maîtresse. Elle a peut-être été l’épouse de Métrodore, dont elle aurait eu un fils nommé Épicure. Épicure lui aurait écrit plusieurs lettres.
Léontion doit sa célébrité au fait qu’elle a osé affronter Théophraste en écrivant un traité contre lui. Aussi bien Cicéron que Pline s’indignent de ce « culot » manifesté par une femme. Cicéron vante son style attique. À l’intérieur de l’école épicurienne, elle semble s’être distinguée par sa culture et son éloquence autant que par sa beauté. Au témoignage de Pline, il y aurait eu deux statues d’elle. Le poète Hermésianax de Colophon composa trois livres d’élégies en son honneur. Le rhéteur Alciphron a composé une lettre de Léontion à Lamia.
Le site chaerephon.e, propose un poème anonyme, rédigé en son honneur:
ANONYME
En sortant de la forge et du feu, j’étais un stylet d’argent,
et dans tes mains je suis devenu un stylet d’or.
C’est que, ô charmante Léontion, Minerve t’a prodigué
les talents, tandis que Vénus t’a donné la grâce et la beauté.
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[i] Pline l’Ancien Histoire Naturelle Pline l’Ancien Tome 2 Livre XL – 22. Site L’antiquité grecque et latine du Moyen Age, de Philippe Remacle.
[ii] Dictionnaire historique des peintres de toutes les écoles (1848) rapporté par le site chaerephon.e
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