
Boccace De mulieribus claris Traduction Laurent de Premierfait Illustrations Robinet Testard Français 599, fol. 20, Iolè BNF
Il s’agit du vingt-et-unième portrait de la galerie des cent-six Cleres et nobles femmes de Boccace, qui aborde ici le mythe de Iolé, la fille d’Eurythos, roi d’Oechalie et la soeur d’Iphitos.
Il s’agit d’un mythe ayant de très nombreuses variantes. Voici la version qu’en donne le site Mythologica.fr: « Lorsque Héracles (Hercule) revint à Thèbes après avoir accompli ses douze travaux, il donna Mégare, sa femme à présent âgée de trente-trois ans, en mariage à son neveu et conducteur de char Iolaos, âgé, lui, de seize ans seulement, s’étant rendu compte que son union avec elle avait été malheureuse.
« Il se mit alors à la recherche d’une épouse plus jeune avec qui il serait plus heureux; et, ayant entendu dire que son ami Eurytos, fils de Mélanios, roi d’Oechalie, avait offert sa fille Iolé en mariage au tireur qui l’emporterait sur lui et ses quatre fils, il s’y rendit.
Eurytos avait reçu un bel arc en présent d’Apollon, qui lui avait appris à s’en servir, et Eurytos prétendait qu’à présent il était meilleur tireur que son maître. Il avait appris le tir à l’arc au jeune Héraclès. Cependant Héraclès n’eut aucune difficulté à gagner le concours ce qui déplut profondément à Eurytos; et, lorsqu’il apprit qu’il avait répudié Mégare après avoir tué ses enfants, il refusa de lui donner Iolé.
« Après avoir bu beaucoup de vin pour se donner de l’assurance, il dit à Héraclès qu’il n’aurait jamais dû gagner le concours s’il ne s’était pas servi de flèches magiques, qui, de ce fait, ne manquaient jamais leur but. Il le traita d’esclave d’Eurysthée et en tant qu’esclave il refusa une nouvelle fois de lui donner sa fille bien aimée. Après ce discours, il chassa Héraclès du palais. Héraclès ne réagit pas tout de suite, mais il jura de se venger.
« Trois des fils d’Eurytos: Déion, Clytios et Toxée, avaient soutenu leur père dans ses propos discourtois. Mais l’aîné, nommé Iphitos, déclara qu’Iolé aurait dû, en toute équité, être donnée à Héraclès.
« Lorsque peu après, douze jeunes juments aux puissants sabots et douze vigoureuses mules pleines eurent disparu d’Eubée, il refusa de croire qu’Héraclès fût à incriminer. En fait elles avaient été enlevées par le voleur bien connu Autolycos (le grand-père d’Ulysse), qui changea leur apparence par magie et les vendit comme siennes à Héraclès qui ne se douta de rien. Iphitos suivit les traces des juments et des mules et découvrit qu’elles menaient à Tirynthe, ce qui lui fit supposer qu’Héraclès, tout compte fait, se vengeait de l’insulte que lui avait faite Eurytos. S’étant alors trouvé tout à coup en présence d’Héraclès qui rentrait après avoir sauvé Alceste, il se contint, dissimula ses soupçons et se contenta de demander à Héraclès son avis sur cette affaire. Héraclès ne reconnut pas les bêtes d’après la description que lui en fit Iphitos comme étant celles qu’il avait achetées à Autolycos et, avec sa cordialité coutumière, il promit de les chercher si Iphitos acceptait d’être son hôte. Mais il sut, grâce à son don de divination, qu’il était soupçonné de vol, et cela lui fit de la peine car il avait le cœur sensible.
« Après un grand banquet, il conduisit Iphitos en haut de la plus haute tour de Tirynthe. Il lui demanda s’il voyait dans la plaine les juments. Il dut reconnaître que non mais Héraclès que la colère avait envahi le précipita dans le vide et le tua ».
Ainsi Eurythos, en voulant préserver sa fille avait provoqué indirectement la mort du meilleur de ses fils !
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[i] Site Mythologica.fr Article sur Hercule et Eurythos.
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