A son retour à Amboise en 1495, Charles VIII, encore émerveillé par les jardins de Poggio Reale [i], résidence d’été du roi de Naples, décide immédiatement d’aménager un jardin et de se faire construire un petit château, non loin d’Amboise, à Château-Gaillard. Il avait pour ce faire, ramené avec lui vingt-trois artistes et artisans italiens.
Viviano Codazzi (1604-1670) Bergame 1604 Rome 1670 Fête dans le jardin d’un palais dit « portiques de deux grands édifices » en fait le palais de Poggio Reale Inventaire n°INV843-3-4 Besançon, musée des Beaux-Arts et d’Archéologie Photo (C) RMN-Grand Palais / Jean Schormans Hauteur : 1.75 m Largeur : 2.29 m Besançon, Musée des Beaux Arts.
Château Gaillard d’Amboise : première demeure Renaissance en France ?
Charles VIII voulut aussitôt se faire construire son palais de Poggio Reale à Amboise. Il avait engagé le moine dominicain Fra Giovanni Giocondo, alors âgé de soixante ans, qui avait succédé à Giuliano da Maiano en 1490 pour l’achèvement du palais de Poggio Reale.
On sait peu de choses sur la contribution réelle de Fra Giocondo à l’architecture lors de son passage en France de 1495 à 1505. La plupart des travaux qui lui furent attribués, lui furent contestés.
A-t-il réellement réalisé ou contribué à la réalisation de Château-Gaillard comme le suggère l’article Wikipedia ?[ii] Le style gothique renaissance de Château-Gaillard ne permet pas de le préjuger. Pour sa première réalisation en France, Fra Giocondo aurait-il construit dans le style qui fleurissait sur les châteaux de la Loire au rebours de celui des magnifiques villas médicéennes dont Charles VIII avait été frappé lors de son passage à Florence et à Naples ?
Ou bien les goûts de Charles VIII se sont-ils imposés pour obtenir de son architecte, des bâtiments à Amboise et Château-Gaillard de style gothique ?
D’après le site de Château Gaillard, il s’agit du premier château Renaissance en France. Quand l’on regarde le château lui-même, on observe une parenté assez évidente avec le style gothique de l’aile ajoutée par Louis XI au château d’Amboise. Mais ce style architectural n’a rien à voir avec celui, inspiré des monuments romains antiques, ayant marqué l’œuvre de Giuliano da Maiano à Poggio Reale . Les architectes italiens étaient assez condescendants avec leurs homologues étrangers inspirés par le style gothique, car ils estimaient que seule l’inspiration antique était digne de considération : depuis près d’un siècle, l’Italie vivait sa renaissance artistique et le courant humaniste y était devenu dominant.
D’après le site Cosmovisions, la qualification de style gothique aurait été utilisée la première fois par Raphael dans un rapport à Léon X. La qualification de tudesque ou gothique aurait été ensuite reprise par Vasari et, après lui, Palladio, comme un synonyme du mot barbare. Les lansquenets allemands conduits par le duc de Bourbon passé au service de Charles Quint, ne venaient-ils pas de renouveler en 1527, un peu plus de mille ans après, l’exploit des Vandales, un autre peuple Goth, en saccageant et en pillant Rome ?
Image sans indication de source extraite du site Château d’Amboise
En ce sens, il est difficile d’attribuer le style d’Amboise et de Château-Gaillard à l’influence de la Renaissance italienne, toute empreinte de renouveau antique. En fait, de même qu’à Gaillon, cette influence ne se fait pas remarquer sur les édifices où elle reste discrète. Elle est par contre très forte sur le mobilier, les œuvres d’art, peintures et sculptures.
Le style de Château-Gaillard est manifestement gothique. Il ressemble beaucoup au bâtiment qui subsiste à Amboise, le long de la Loire, à proximité de la Tour des Minimes. Les plans de ce dernier (du roi Louis XI) ont-ils été réutilisés à Château-Gaillard ? En fait, on remarque que Château-Gaillard ne présente pas les caractéristiques d’un château traditionnel de style gothique comme celui, contemporain, de Gaillon. Il n’est pas appuyé par des tours ni par un fossé ou plus exactement, la tour est à l’arrière, occultée par le bâtiment et le fossé est à l’imitation de Poggio Reale, non pas un outil défensif mais un moyen de mettre en valeur le jardin depuis le site d’observation du château.
Peut-être Charles VIII a-t-il simplement utilisé ses architectes italiens comme maîtres d’œuvre sans rien changer à la structure des bâtiments ? Car il paraît assuré que la construction de ce château a commencé en 1496. Mais le style diffère largement du « Logis des sept vertus » ajouté à Amboise à partir de 1491 par Charles VIII et achevé en 1498.
Le plan d’origine du château, contrairement à ta plupart des châteaux, ne comporte pas de chapelle, comme l’indique le site des propriétaires de Château-Gaillard, qui précise que cette dernière fut ajoutée en 1515 par le nouveau propriétaire du château, le grand Bâtard de Savoie, René, le frère de Louise de Savoie, oncle de François 1er.
En fait le château semble avoir été créé en fonction du jardin. On a l’impression que le jardin n’est pas l’emblème du château mais plutôt l’inverse : le château semble avoir été conçu comme un appendice du jardin : un outil de sa mise en valeur. Tout semble démontrer que Charles VIII semblait rechercher à prolonger son rêve italien.
Le style du jardin italien
Le style italien du jardin pouvait alors se définir [iii] « grâce à plusieurs paramètres que sont l’ordonnancement des végétaux, la présence d’eau ainsi que de pierres ou de petites statues.
Un jardin italien n’est pas considéré comme un simple décor autour d’une maison, il est bien plus que cela. En effet, dans un jardin italien, les végétaux dessinent des parterres géométriques, les allées qui le bordent ont des perspectives fuyantes ou viennent s’ouvrir sur le paysage. Ils sont aménagés sur des terrains en pente pour que ses invités puissent profiter de la vue qui devient presque un élément esthétique du jardin. Le jardin est en fait conçu pour être en harmonie avec le paysage. La composition du jardin à l’italienne se caractérise en fait par des plans majoritairement horizontaux étagés en terrasses et une végétation toujours parfaitement taillée et qui met en avant les paysages alentours.
Jardin de la renaissance italienne du Palazzo Giusti à Vérone Image provenant du site Instant d’années
Un jardin à l’italienne présente une symétrie parfaite et la végétation n’est pas le seul élément qui s’y intègre. Les statues et les thèmes d’eau sont également placés selon des principes mathématiques pour entretenir la symétrie. L’eau est très présente, que ce soit sous forme de petites chutes d’eau, de jets d’eau ou encore de petites cascades.
Au-delà de sa composition, il faut savoir que les éléments paysagers d’un jardin italien sont empreints d’une symbolique importante. Le labyrinthe renvoie à la quête de vérité, les statues symbolisent le destin et les petites grottes symbolisent elles les origines terrestres de l’Homme. »
La plupart des thèmes d’inspiration de cette symbolique renvoient à des publications d’architectes ou à des œuvres littéraires, comme le Songe de Poliphile[iv] qui inspira un très grand nombre de jardins tant en France qu’en Italie après 1546.
Château Gaillard d’Amboise : le premier jardin de la Renaissance en France ?
Toujours est-il que si l’on ne parvient pas à retrouver la patte du Maître italien Fra Giocondo, précurseur de Léonard de Vinci, un autre de ses contemporains par contre, a marqué indélébilement de son empreinte Château-Gaillard, le premier jardin Renaissance en France. Il s’agit de l’architecte napolitain des jardins, dom Pacello da Mercogliano le génie des jardins de Poggio Reale.
On sait très peu de chose sur dom Pacello. Sans doute n’a-t-il pas inventé le style du jardin italien dont pouvait alors s’enorgueillir notamment deux ou trois villas dans les environs de Florence, de Pise ou de Prato. Ce style a eu son théoricien, à travers l’ouvrage de Léon Battista Alberti (1404-1472) publié en 1452, « De re aedificatoriae » qui peut se traduire comme «De l’art d’édifier». Cet architecte fut le premier à poser les bases de l’interaction entre le jardin et son environnement, qui met en valeur, comme un écrin, la demeure du maître.
Dom Pacello fut-il le seul auteur des jardins de Poggio Reale ? Sans doute pas. Les commanditaires du royaume de Naples avaient l’habitude d’associer deux experts sur une même commande. Si l’histoire a retenu le nom du « Léonard des jardins » c’est parce que le roi Charles VIII l’a fait sortir de la clandestinité en le ramenant en France.
Le jardin de Château Gaillard est-il le premier jardin Renaissance en France comme le revendique le site de Château-Gaillard ? On sait que ce jardin a été conçu et réalisé par Dom Pacello da Mercogliano dont on sait qu’il a travaillé à Château-Gaillard et à Amboise. Mais les avis des spécialistes tendent à converger vers une réalisation autour des années 1598 à 1501 à Amboise.
Ce qui laisserait les années 1496 à 1498 pour Château-Gaillard. Un autre élément doit être pris en considération outre l’envie de Charles VIII de voir acclimater un Poggio Reale français. Charles VIII est mort en 1498 : pour qu’il ait pu se rendre à Château-Gaillard et profiter de son jardin, il aura fallu que ce dernier soit réalisé avant sa mort. On peut donc en conclure que Château-Gaillard est bien le premier jardin Renaissance en France et peut être daté effectivement de 1496 à 1498.
L’article bien informé de Wikipedia, aux sources un peu mystérieuses [v], donne une image du processus de création par Pacello da Mercogliano.
« Il acclimate les agrumes et notamment les orangers en France pour la première fois à Château-Gaillard grâce à l’exposition exceptionnelle du site en plein sud adossé à un coteau de tuf qui rappelle le climat de la Toscane. Il les cultive en caisse et pour pouvoir les abriter l’hiver, réalise une « limonaia », c’est-à-dire une orangerie sous la terrasse selon le principe italien de toutes les villas transalpines du quatrocento. Il y crée aussi les serres chaudes. » Il est de fait que, comme à Poggio Reale, (voir à ce sujet l’article Poggio Reale sur ce blog et notamment le tableau de Viviano Codazzi sur le Palais de Poggio Reale), les jardins sont construits en contrebas de la demeure permettant aux promeneurs d’avoir une vue globale des jardins depuis les esplanades de part et d’autre du jardin comme les personnages du tableau de Viviano Codazzi.
D’après le blog de Château Gaillard qui ne cite pas ses sources, ce serait Dom Pacello lui-même, qui aurait repéré le site, abrité du vent du nord, pour y créer un jardin au micro climat proche de celui de la Toscane.
Un état des gages des artistes venus d’Italie, conservé à la BNF [vi] montre que Dom Pacello apparaît en troisième ordre d’importance dans les gages versés derrière Guido Paganino, chevalier, peintre et enlumineur pour 937 livres par an, Fra Giocondo, Deviseur en bâtiments pour 562 livres par an et enfin dom Pacello pour 362 livres par an. Domenico de Cortonne, dit Le Boccador, « faiseur de chasteaulx et menuisier de tous ouvrages de menuiserie »[vii] n’arrive lui qu’en cinquième position avec 240 livres par an.
Il est probable que Dom Pacello, dès lors qu’il se consacra à la réalisation des jardins de Château-Gaillard, fut également consulté sur ceux d’Amboise. Les sources disponibles ne permettent pas de reconstituer avec précision la nature des travaux réalisés dans le premier site. Tout au plus est-il possible de les imaginer sur la base de ce que l’on sait des réalisations de Dom Pacello à Poggio Reale.
L’art des jardins est-il une révolution en France ?
Avant Dom Pacello, le jardin français est un jardin médiéval où sont rassemblés côte à côte plusieurs carrés successifs: pharmacopée naturelle, plantes potagères, comestibles, parterres de fleurs et plantés d’arbres fruitiers. Le jardin médiéval a une fonction d’usage pour la vie quotidienne du château.
L’apport de l’art italien est de repositionner chacun des carrés dans une logique cartésienne, inspirée de l’ouvrage d’Alberti en fonction d’un pari esthétique. Chacune des composantes désormais, joue un rôle dans la composition d’ensemble et renvoie à une inspiration poétique ou littéraire que des esprits éclairés et humanistes peuvent s’évertuer à reconstituer.
Ce ne sont donc pas les espèces de plantes qui constituent une révolution, même si l’apparition des œillets, l’acclimatation de citronniers ou d’orangers en pots est une vraie nouveauté.
Ce qui est une révolution, c’est le parti pris de l’esthétique, de la proportion, inspirée de l’architecture qui, dorénavant, donnera ses lettres de noblesse à l’art des jardins, l’outil de mise en valeur de l’art de vivre du palais princier.
La première Renaissance en France est celle des jardins, à partir de 1496. La Renaissance ne touchera pas la structure des bâtiments avant 1515.
La remarquable exposition organisée par le Château de Blois « Jardins de châteaux de la Renaissance » [viii] exprime cette modernité de façon saisissante :
« Ce paradis terrestre qu’est le jardin, planté d’arbres fruitiers et d’espèces rares, est avant tout un lieu de plaisir et de sociabilité. On s’y promène, on y converse, on y joue ; le roi y reçoit ses hôtes de marque et leur offre des divertissements en plein air. L’entretien du potager-fruitier est un attribut de l’honnête homme, la marque de son éducation et de sa naissance. Ce jardin d’agrément se visite et se regarde ; les hôtes goûtent ses fruits frais et admirent ses plantes rares.
Le jardin français s’est peu à peu réglé sur le château au point de devenir l’expression la plus forte de son pouvoir de domination sur l’environnement, fonction qu’il n’a jamais eu à un pareil degré en Italie ».
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[i] Voir l’article sur Poggio Reale sur ce blog
[ii] L’article Wikipedia sur Château-Gaillard d’Amboise suggère les noms de Dominique de Cortone dit Le Boccador, et de Fra Giovanni Giocondo. Le nom de Château-Gaillard aurait été attribué en raison de la confiscation du fief à un certain Gaillard, par Charles VIII d’après l’article.
[iii] Voir sur ce sujet l’article du site Annuaire paysagiste.
[iv] L’ouvrage de Marie-Anne Michaux Histoire de la Renaissance Mots clefs note que cet ouvrage de Francesco Colonna fut publié à Venise en 1499 et réédité à Paris en 1546, était accompagné de nombreuses gravures de jardins. « On y trouve notamment l’art topiaire qui consiste à tailler les végétaux pour leur donner diverses formes. Très appréciés également les labyrinthes qui peuvent prendre la forme d’une simple allée avec de nombreux détours ou celle d’une intrication de chemins avec une seule sortie possible. Aujourd’hui disparus, ces jardins nous sont connus grâce au livre illustré de Jacques Androuet du Cerceau : Les plus excellents Bastiments de France 1576 ». La date de parution de l’ouvrage élimine cette inspiration des premières réalisations renaissance de Château Gaillard et Amboise. L’article Wikipedia éponyme, note que Cosme 1er de Médicis (1519-1574), premier Grand-Duc de Toscane, fit aménager le jardin de sa villa de Castello afin d’en faire une réplique exacte du Songe de Poliphile.
[v] Il n’existe aucune source précise pour le jardin du château d’Amboise ni évidemment pour celui de Château Gaillard : les détails fournis, à moins d’une source avérée, renvoient certainement à des assertions générales sur dom Pacello renvoyées par les mémorialistes d’époque.
[vi] Opuscule cité dans l’ouvrage des Mémoires de la Société Archéologique de Touraine, « AMBOISE le château, la ville et le canton », publié chez Péricat à Tours en 1897. Le Blog de Diane Châteaux-Jardins-etc, une historienne de l’art, est plus précis quant aux sources : il s’agit du manuscrit Français 11350 de la BNF, folios 6 et 12, publié par Anatole Montaiglon, « Etat des gages des ouvriers italiens employés par Charles VIII », dans Archives de l’Art français, Documents, t. I, 1851-1852, p. 108 et 116-117
[vii] Qui réalisa l’hôtel de ville de Paris selon un article en cours de rédaction dans ce Blog.
[viii] Exposition réalisée du 5 juillet au 2 novembre 2014 au château de Blois
GRATIEN dit
Bonjour Pacello
Y-a-t-il une filiation spirituelle avec Dom Pacello ? Certainement.
Sur les jardins de Poggio Reale, il y a également en français, le Vergier d’Honneur par André de la Vigne qui a accompagné Charles VIII à Poggio Reale. Je vous communique le permalien avec l’ouvrage à la BNF. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9060098p/f1.item . J’y fais référence du reste dans mon article sur Poggio Reale (catégorie Italie) en citant plusieurs strophes qui décrivent Poggio Reale.
Je suis absolument d’accord avec vous sur l’inspiration andalouse, via les Aragonais, sur les jeux d’eau. Cette inspiration andalouse était déjà très ancienne puisque Pierre le Cruel, roi de Castille au XIVème siècle avait fait aménager l’Alcazar de Seville dans le style Mudejar avec de nombreuses fontaines et jets d’eau. Je pense que l’utilisation de l’eau en bassins et fontaines, devait être pour les jardins, une caractéristique napolitaine vers la fin du XVème siècle grâce aux Aragonais mais aussi par la disposition des lieux: les premières villas Médicéennes, sauf avis contraire, semblent avoir été construites avec le souci d’organiser la vue sur l’environnement et, a priori sur des endroits élevés ou la gestion de l’eau ne permettait pas de réaliser des plans d’eau comme à Versailles et à Poggio Reale. Ce qui du reste permet à Poggio Reale d’utiliser l’eau, c’est la réhabilitation d’un acqueduc romain qui passait à proximité du palais. Ce n’est que beaucoup plus tard que les jeux d’eau sont devenus une des constantes de l’art italien des jardins (villa d’Este).
Une des caractéristiques importantes des jardins italiens était la présence de nombreuses statues qui, a priori, sont absentes de Chateau-Gaillard: peut être ont-elle existé et auraient été ensuite dispersées ? Mais dans ce cas on devrait retrouver dans le jardin des assises ou des socles.
J’ai retrouvé effectivement la source de l’information selon laquelle Fra Giocondo aurait été logé à l’hôtel Joyeuse. C’est davantage du reste une spéculation: il s’agit des Mémoires de la Société Archéologique de Touraine, « AMBOISE le château, la ville et le canton », publié chez Péricat à Tours en 1897 Ouvrage que j’ai retrouvé à Toronto mais il doit probablement exister une copie à la BNF.
En ce qui concerne la description de Poggio Reale, je vousrecommande l’article en italien, La Villa di Poggioreale, residenza degli Aragonesi a Napoli lien http://www.biologiavegetale.unina.it/delpinoa_files/44_03-16.pdf
Je ne suis pas convaincu que les napolitains aient inventé l’art du jardin. D’après Diane, du site Chateaux-Jardins lien http://chateaux-jardins-etc.overblog.com/le-chateau-d-amboise-les-etapes-d-une-construction-partie-1, ce serait l’architecte Leon Battista Alberti qui aurait codifié vers 1450/1460 l’organisation du jardin et de la villa sur le plan architectural. Il serait très étonnant que les villas Médicéennes, qui semblent les premières à avoir été construites, aient été totalement dénuées de jardins, depuis l’origine. Je pense personnellement mais cette thèse est à démontrer que les Napolitains ont perfectionné les jeux d’eau et sans doute, qu’ils les ont diversifiés.
Je suis complètement d’accord avec vous sur la destination de Chateau Gaillard: relais de chasse et plaisir du roi. Pour faire ma comparaison avec le style de Château Gaillard, je me suis appuyé sur les bâtiments adossés à la Tour des Minimes et non le Logis des 7 vertus de Charles VIII qui a été détruit au début du XIXème siècle. Il m’a semblé qu’il existait une ressemblance entre ces bâtiments et Château Gaillard, plus grande qu’entre le logis des Sept Vertus et Château Gaillard (d’après le plan d’Androuet du Cerceau). Mais je peux me tromper. Si cette ressemblance est démontrée par un historien de l’art, alors on pourra rechercher les filiations. Mais ce n’est pas mon propos: je me suis contenté de noter cette ressemblance.
Concernant l’acquisition de Château Gaillard par René, le grand Bâtard de Savoie, frère aîné mais adultérin de Louise de Savoie, je n’ai trouvé nulle part d’acte de cession. Mais peut être disposez vous des références de ces cessions. J’avais pensé que l’occupation des lieux à Château Gaillard comme à Clos Lucé, résultait d’un accord du Domaine Royal, propriétaire des deux domaines.
Je n’ai pas cherché dans cet article à décrire Château Gaillard. Il appartient davantage aux propriétaires du château de le faire. Ce que j’ai cherché à faire c’est à moontrer que Château Gaillard est probablement la première application de la renaissance en France, suite à la première guerre d’Italie.
La renaissance a commencé en France avec l’art des jardins ! Et c’est la raison pour laquelle j’ai précédé mon article sur Château Gaillard d’un article sur Poggio Reale.
Gratien 20/08/2014