Boccace De mulieribus claris Traduction Laurent de Premierfait Illustrations Robinet Testard Français 599, fol. 10, Vénus BNF
Septième femme de la série des cent six portraits des Cleres et nobles femmes de Boccace, Vénus est présentée par l’auteur comme la reine de Chypre. “Elle était la première épouse de Vulcain, roi de Lemnos” nous dit Boccace.
D’après le site Mythologie grecque et romaine, “Vénus ou Aphrodite est une des divinités les plus célèbres de l’antiquité : c’est elle qui présidait aux plaisirs de l’amour. Sur son origine, comme sur celle de beaucoup d’autres dieux ou déesses, les poètes ne sont pas d’accord. On a d’abord distingué deux Vénus : l’une s’est formée de l’écume de la mer échauffée par le sang de Cælus ou Uranus, qui s’y mêla, quand Saturne porta une main sacrilège sur son père. On ajoute que de ce mélange, la déesse naquit près de l’île de Chypre, dans une nacre de perle. Homère dit qu’elle fut portée dans cette île par Zéphyr, et qu’il la remit entre les mains des Heures, qui se chargèrent de l’élever. Cette déesse ainsi conçue serait la véritable Aphrodite, c’est-à-dire née de l’écume, en grec Aphros”. Cette histoire a fait l’objet du tableau de Botticelli, la naissance de Vénus, ayant fait l’objet d’un article sur ce blog (La naissance de Vénus et le printemps de Botticelli: entre épicurisme et néoplatonisme).
“On a donné quelquefois à cette divinité une origine moins bizarre, en disant qu’elle était issue de Jupiter et de Dioné, fille de Neptune, et par conséquent sa cousine germaine. Quels que soient les poètes ayant évoqué Vénus, ils ont toujours eu en vue la même Vénus, à la fois céleste et marine, déesse de la beauté et des plaisirs, mère des Amours, des Grâces, des Jeux et des Ris : c’est à la même qu’ils ont attribué toutes les fables qu’ils ont créées sur cette divinité. Elle fut donnée par Jupiter comme épouse à Vulcain ; ses galanteries éclatantes avec Mars furent la risée des dieux. Elle aima passionnément Adonis, fut la mère d’Eros ou Cupidon ou encore d’Amour, celle du pieux Enée, celle d’un grand nombre de mortels, car ses liaisons avec les habitants du ciel, de la terre et de la mer furent incalculables, infinies.
“On lui éleva des temples dans l’île de Chypre, à Paphos, à Amathonte ; dans l’île de Cythère, etc. De là ses noms de Cypris, Paphia, Cythérée. On l’appelait aussi Dioné, comme sa mère ; Anadyomène, c’est-à-dire sortant des eaux, etc…
“L’amour le plus constant de Vénus fut celui qu’elle éprouva pour le charmant et jeune Adonis, fils de Myrrha et de Cynire. Myrrha, sa mère, fuyant le courroux paternel, s’était retirée en Arabie, où les dieux la changèrent en l’arbre qui porte la myrrhe. Le terme de la naissance étant arrivé, l’arbre s’ouvrit pour faire jour à l’enfant. Adonis fut reçu par les Nymphes, qui le nourrirent dans les grottes du voisinage. Devenu adolescent, il passa en Phénicie. Vénus le vit, l’aima, et, pour le suivre à la chasse dans les forêts du mont Liban, elle abandonna le séjour de Cythère, d’Amathonte et de Paphos, et dédaigna l’amour des dieux. Mars, jaloux et indigné de cette préférence donnée à un simple mortel, se changea en sanglier furieux, s’élança sur Adonis, et lui fit à la cuisse une blessure qui causa sa mort. Vénus était accourue, mais trop tard, au secours de l’infortuné jeune homme. Accablée de douleur, elle prit dans ses bras le corps d’Adonis, et, après l’avoir longtemps pleuré, le changea en anémone, fleur éphémère du printemps.
“Vénus présidait aux mariages, même aux naissances, mais particulièrement à la galanterie. On lui consacra, parmi les fleurs, la rose ; parmi les fruits, la pomme et la grenade ; parmi les arbres, le myrte ; parmi les oiseaux, le cygne, le moineau et surtout la colombe. On lui sacrifiait le bouc, le verrat, le lièvre, et rarement de grandes victimes“.
Le site Mythologies.fr[ii], ajoute les précisions suivantes: “Très ancienne divinité latine, Vénus possédait un sanctuaire près d’Ardée (capitale des Rutules) bien avant la fondation de Rome. Elle fut sans doute considérée à l’origine comme la déesse de la végétation et des jardins et plus généralement de la Nature, puis à partir du IIe siècle avant notre ère elle a été assimilée à Aphrodite grecque. Cicéron distingue quatre Vénus: la première est fille du Ciel et du Jour, qui avait un temple en Elide; la seconde est née de l’écume de la Mer; la troisieme, fille de Jupiter et de Dioné, épousa Vulcain; la quatrieme, née de Syria et de Tyrus, s’appelle Astarté, elle épousa Adonis. Enée apporta de Sicile en Italie une statue de Vénus Erycine. Ce nom fut donné à la déesse, parce qu’elle était révérée sur le mont Eryx en Sicile, qui est aujourd’hui monte san Juliano, dans le val de Mazara, proche de Trépano, ou plus exactement la déesse et la montagne prirent ce nom d’un roi Eryx, fils de Vénus et de Buté. On lui fit bâtir depuis un temple à Rome avec de magnifiques portiques, hors de la porte Colline. (…) Les fêtes de Vénus commençaient le premier jour du mois d’Avril, qui pour cela se nommait mensis Veneris. Les jeunes filles, couronnées de guirlandes de fleurs, faisaient des veillées pendant trois nuits consécutives puis elles se partageaient en plusieurs groupes qui se répandaient à travers la ville et dans les alentours puis se rassembler sous des cabanes ombragées de myrte et y former des choeurs“.
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[i] Article Vénus sur le site Mythologie grecque et romaine.
[ii] Lien avec le site Mythologies.fr.
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