
Boccace De mulieribus claris Traduction Laurent de Premierfait Illustrations Robinet Testard Français 599, fol. 29, Cassandre musicienne BNF
Il s’agit du trente-troisième portrait de la galerie des cent-six Cleres et nobles femmes de Boccace, qui aborde ici le mythe de Cassandre, la fille du roi Priam. L’article de Boccace sur Cassandre, bénéficie d’une traduction en français sur le site Méditerranées.net.
Le site Mythologica.fr propose un résumé de la vie de Cassandre : « elle est la fille de Priam, roi de Troie, et d’Hécube et la soeur jumelle d’Hélénos. On raconte que, très jeunes, les deux enfants s’endormirent dans le temple d’Apollon Thymbrée où ils furent retrouvés le lendemain entre deux serpents qui leur léchaient les oreilles et la bouche. Cet épisode expliquerait le don de divination qui toucha les deux enfants lorsqu’ils grandirent.
Elle fut aussi aimée d’Apollon et elle se promit à lui en échange de l’apprentissage de l’art de la divination. Mais une fois instruite, elle n’accorda Apollon qu’un simple baiser en se moquant de sa naïveté. Le dieu lui cracha dans la bouche de dépit.
« Dans une autre version elle passa une nuit dans le temple et elle fut surprise par Apollon qui voulut la séduire mais elle lui résista.
« Alors le dieu, qui ne pouvait reprendre le don, lui retira le pouvoir de persuasion et malgré l’exactitude de ses prédictions, on ne la croyait jamais. De plus Cassandre était sujette à de terribles crises d’épilepsie avant ses prophéties, c’est pourquoi on la croyait folle et ses prédictions n’étaient pas prises au sérieux depuis qu’Apollon lui avait ôté le don de persuasion. Même son père la considérait comme un peu folle allant jusqu’à la faire surveiller voire enfermer dans un bâtiment pyramidal. Cette partie de la légende n’est pas relatée chez Homère (Iliade chant XIII et XXIV et Odyssée chant XI) qui ne mentionne pas ses dons de prophétie et raconte seulement qu’elle était la plus belle des filles de Priam mais elle est intégrée dans les traditions plus tardives comme par exemple dans l’Orestie d’Eschyle ou dans Les Troyennes d’Euripide.
« Lors de la prise de Troie, elle vit le prince phrygien Coroebos mourir sous ses yeux. Elle fut violée par Ajax, fils d’Oïlée, alors qu’elle était refugiée dans le temple d’Athéna et agrippée au Palladion. Les grecs outrés par ce comportement sacrilège voulurent le lapider mais à son tour il se réfugia sur l’autel de la déesse. Pour expier ce sacrilège, les Locriens furent condamnés à envoyer chaque année et pendant mille ans deux jeunes filles vierges tirées au sort parmi les cent familles les plus nobles du pays. Par des chemins détournés, elles devaient gagner le temple pour devenir les humbles servantes d’Athéna; si les habitants s’en emparaient avant qu’elles arrivent à destination, elles étaient mises à mort et leurs corps étaient brûlés avec du bois d’arbres sans fruits. Ce tribut aurait persisté jusqu’au IIe siècle de notre ère.
« On raconte qu’elle aurait intentionnellement laissé un coffre fabriqué par Héphaïstos et contenant une image de Dionysos. Eurypyle reçut ce coffret dans le partage du butin mais dès qu’il vit l’image du dieu il devint fou.
« Après le sac de Troie, Cassandre fut donnée comme captive à Agamemnon, et elle fut tuée avec le roi à Mycènes par Clytemnestre et son amant Egisthe comme elle l’avait d’ailleurs prédit peu de temps avant. Les dieux jugèrent que son âme devait être envoyée aux champs élysées car elle avait toujours vécu . Toutefois certains auteurs lui attribuent deux fils jumeaux Télédamos et Pélops qui périrent en même temps que leur mère.
« Après sa mort elle fut l’objet d’un culte sous le nom d’Alexandra et elle eut un temple à Dardanos et un à Leuctres. Le temple et sa statue étaient célèbres car il offrait un refuge aux jeunes filles qui voulaient échapper à un mariage forcé« .
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