
Boccace De mulieribus claris Traduction Laurent de Premierfait Illustrations Robinet Testard Français 599, fol. 44v, Supplice de Leaena BNF
Il s’agit du quarante-huitième portrait de la galerie des cent-six Cleres et nobles femmes de Boccace, qui aborde ici le supplice infligé à la courtisane d’Athènes, Leaena, pour qu’elle livre les noms des membres de la conjuration contre le tyran Hipparque, en -513.
L’épisode est brièvement évoqué par Pausanias [i] :
« (…) Au moins jusqu’à l’assassinat d’Hipparque, car Hippias (frère d’Hipparque) se livrant alors à toute sa colère, sévit contre différentes personnes, et contre une femme nommée Laeena ;
En effet, après la mort d’Hipparque, (ce que je dis n’a point encore été écrit, quoique les Athéniens en général le tiennent pour constant ) il la fit expirer dans les tourments, présumant d’après ses liaisons d’amour avec Aristogiton, qu’elle n’avait pas ignoré ses projets : les Athéniens, lorsqu’ils eurent secoué le joug des fils de Pisistrate, consacrèrent une lionne en bronze pour honorer la mémoire de cette femme« .
Car Leaena, courtisane d’Athènes, avait pris part à la conspiration qu’Harmodius et Aristogiton de la famille d’Alcmeon, avaient formé contre le tyran Hipparque, fils de Pisistrate. Après l’assassinat de ce dernier, Hippias son frère, ayant fait arrêter Léaena, la fit mettre à la torture afin de tirer d’elle les noms des conjurés, mais cette femme courageuse, refusa constamment de trahir le secret qu’on lui avait confié. Craignant que la douleur des supplices ne lui fit enfin avouer ce qu’elle avait eu jusqu’alors, le courage de taire, elle se coupa la langue avec les dents.
Une action si généreuse remplit d’admiration les Athéniens qui, après avoir recouvré leur liberté, élevèrent, en l’honneur de cette héroïne, une statue représentant une lionne sans langue car Leaena, signifie lionne, en grec.
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[i] Pausanias Description de la Grèce Tome premier l’Attique Chapitre XXIII, 1 et 2. Site L’antiquité grecque et latine du Moyen Age, de Philippe Remacle.
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