
Boccace De mulieribus claris Traduction Laurent de Premierfait Illustrations Robinet Testard Français 599, fol. 42, Sapho musicienne BNF
Il s’agit du quarante-cinquième portrait de la galerie des cent-six Cleres et nobles femmes de Boccace, qui aborde ici l’histoire de Sappho, la poétesse de Mytilène, qui vécut probablement, de -630 à -580.
Le site de Philippe Remacle sur L’antiquité grecque et latine du Moyen Age, nous donne un aperçu de sa vie[i] ;
« Sappho naquit dans l’île de Lesbos vers la quarante-deuxième olympiade. toute sa famille appartenait au commerce et lui devait sa fortune. Elle-même épousa un riche citoyen de l’île d’Andros nommé Cercala. Son mari mourut jeune : elle resta veuve avec une jeune fille et se dévoua dès lors au culte des Muses ; elle appela autour d’elle plusieurs femmes illustres de Lesbos ou de l’étranger, Atthis, Androméda, Télésippa, Mégara, Érinna, Cydno, Anactorie, Anagara de Milet, Gongyla de Colophon, Eunica de Salamine, Damaphile de Pamphilie ; elle en fit ses élèves et ses compagnes, elle en fit surtout ses amies ; elle les aima avec la passion d’une âme élevée et sensible.
« Dans ses poésies, elle leur exprima sa tendresse avec toute la violence du plus tendre amour. Ce sentiment profond et exalté fut traduit d’une façon malveillante par ses détracteurs : on s’en servit pour flétrir sa réputation. Aucun de ses contemporains, il est vrai, ne l’a accusée de ces désordres si graves et si vulgaires dans la société antique ; les écrivains postérieurs ne l’ont pas épargnée dans leurs allégations injurieuses : l’autorité d’Horace et d’Ausone a été invoquée contre elle ; ses défenseurs ont pu hardiment réfuter cette opinion en faisant remarquer qu’aucun document qui pût l’incriminer ne se retrouvait dans les oeuvres de ses contemporains. (…)
« Sappho a fait un grand nombre d’odes, d’épigrammes, d’élégies, d’épithalames ; il ne nous reste d’elle que quelques rares morceaux et des fragments épars dans les oeuvres de Denys d’Halicarnasse et dans l’Anthologie. Les rhéteurs, les grammairiens, les lexicographes nous ont conservé quelques vers épars qui nous font vivement regretter des pertes nombreuses et irréparables. Elle a inventé le rythme appelé de son nom sapphique, un mode de cadence appelé mixalydien employé surtout dans les tragédies, et une sorte de lyre nommée pectis oumogadis, dont Anacréon fit usage après elle.
« Sappho, appelée belle par Socrate, était petite et brune. Après sa mort, les Mityléniens lui rendirent de grands honneurs; ils firent graver son image sur leurs monnaies ».
Le même site de Philippe Remacle, propose des oeuvres de sappho, dont voici l’une d’entre elles:
À UNE FEMME AIMÉE
Il me paraît égal aux dieux
celui qui, assis près de toi,
doucement, écoute tes ravissantes paroles
et te voit lui sourire ; voilà ce qui me bouleverse
jusqu’au fond de l’âme.
Sitôt que je te vois, la voix manque à mes lèvres,
ma langue est enchaînée, une flamme subtile court dans toutes mes veines,
les oreilles me tintent, une sueur froide m’inonde, tout mon corps frissonne,
je deviens plus pâle que l’herbe flétrie, je demeure sans haleine,
il semble que je suis près d’expirer.
Mais il faut tout oser puisque dans la nécessité…
Sappho (site de Site de Philippe Remacle)
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[i] Site L’antiquité grecque et latine du Moyen Age, de Philippe Remacle, article Sappho.
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