
Boccace De mulieribus claris Traduction Laurent de Premierfait Illustrations Robinet Testard FrançaisFrançais 599, fol. 68, Sempronia la conjurée musicienne BNF
Il s’agit du soixante-dix-septième portrait de la galerie des cent-six Cleres et nobles femmes de Boccace, qui présente Sempronia, conjurée avec Catilina, danseuse et musicienne.
Le site de Philippe Remacle présente un résumé du cadre de l’action. Salluste désigne quelques conjurés à propos de cette réunion du mois de juin 690, où il nous dit que Catilina dévoila ses projets à ses amis. Il n’a pas sans doute la prétention de les nommer tous ; il prend les plus connus, les plus importants, ceux qui ont rempli les fonctions les plus élevées. Il s’y trouve deux anciens consuls, des préteurs, des questeurs et d’autres membres du Sénat. Ce qu’il y a de plus remarquable, c’est qu’ils appartiennent tous aux rangs les plus élevés de la société romaine. Ce sont des Cornelii, des Calpurnii, des Statilii, de proches parents de Sylla, un Cassius, un Gabinius, un Fulvius Nobilior, les gens les plus connus de Rome.
Et parmi les conjurés, une femme, Sempronia:
« Parmi toutes ces femmes, je citerai Sempronia, auteur de maints forfaits perpétrés avec une audace toute virile. Pour la famille et la beauté, comme pour son mari et ses enfants, la fortune l’avait bien traitée. Versée dans les lettres grecques et latines, elle chantait et dansait trop élégamment pour une honnête femme, et elle avait bien d’autres talents, vrais instruments de volupté. Mais toujours elle eut à coeur tout autre chose que l’honneur et la pudeur ; il est difficile de dire lequel pesait le moins pour elle, de son argent ou de sa réputation ; elle brûlait d’un tel feu qu’elle cherchait les hommes, plus qu’elle n’était recherchée par eux. Souvent, avant le moment où nous sommes, elle avait trahi sa foi, nié les dépôts qu’on lui avait confiés, joué son rôle dans des assassinats ; le luxe et le manque de ressources l’avaient jetée tête baissée dans l’abîme. Au demeurant, son esprit ne manquait pas de distinction ; elle savait faire des vers, manier la plaisanterie ; sa conversation était tantôt modeste, tantôt provocante et dévergondée ; enfin, c’était une femme extrêmement spirituelle et gracieuse« .
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[i] Salluste La conjuration de Catilina 25.
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